Soutenir la relève en photographie : un engagement signé Faute-O-Graphie
- Faute-O-Graphie

- 18 août
- 3 min de lecture

Récemment, j’ai eu le privilège d’être contacté par une élève en photographie du Centre de formation professionnelle Bel-Avenir dans le cadre de son cours Métier et formation. Elle devait poser quelques questions à un photographe professionnel afin de mieux comprendre les réalités de ce métier passionnant.
Pour moi, il est fondamental d’encourager la nouvelle génération de photographes et de participer à ce genre d’initiatives. La transmission de l’expérience et du savoir est une véritable richesse. Je crois sincèrement qu’un photographe a tout à gagner à partager ses connaissances, à éclairer les défis de la profession et à inspirer celles et ceux qui font leurs premiers pas dans ce domaine.
Chez Faute-O-Graphie, nous avons à cœur d’épauler les jeunes photographes, peu importe leur projet. Parce que chaque passion mérite d’être guidée, chaque talent mérite d’être encouragé et chaque rêve mérite d’être accompagné.
C’est donc avec plaisir que j’ai répondu à ses questions. Et si mes réponses peuvent également aider d’autres passionnés à mieux comprendre les réalités, les avantages et les défis du métier de photographe, alors ma contribution aura pleinement atteint son objectif.
1. Dans quel domaine de la photographie travaillez-vous ?
Je pratique une approche polyvalente de la photographie. Je me spécialise principalement dans les portraits (familiaux, de couple et boudoir), la photographie événementielle, l’automobile ainsi que la photographie de rue (streetlife). Je couvre également des mariages, bien que ce secteur m’attire moins en raison du haut niveau de stress et de pression qu’il implique.
2. Quel est, selon vous, le principal avantage du métier ?
La photographie est avant tout une discipline humaine. Elle offre l’occasion de voyager, de rencontrer des personnes de divers horizons et de créer des souvenirs durables. Ce que j’apprécie le plus, c’est de constater l’impact psychologique positif que peut avoir une séance photo, particulièrement en boudoir. J’ai observé des femmes et des hommes se redécouvrir à travers leur image, renforçant leur confiance en soi et leur estime personnelle. Pour moi, c’est l’un des plus grands privilèges de ce métier.
3. Quel est, selon vous, le principal inconvénient du métier ?
Le défi majeur réside dans la protection de la valeur du travail photographique. Le vol d’images demeure courant, tout comme la tendance de certains photographes débutants à offrir leurs services gratuitement. Cela crée une concurrence déloyale et dévalorise notre profession. Il m’est arrivé de perdre des contrats au profit de photographes bénévoles, dont le rendu final ne correspondait pas toujours aux attentes des clients. De plus, le métier est souvent perçu comme « accessible gratuitement », ce qui engendre des demandes non rémunérées ou des échanges de services peu professionnels. Cette réalité fragilise la reconnaissance du photographe en tant que travailleur autonome et artiste.
4. Quelle qualité ou aptitude jugez-vous essentielle dans ce métier ?
Au-delà des compétences techniques, les aptitudes interpersonnelles sont essentielles. L’écoute active, la capacité d’adaptation et la communication avec la clientèle jouent un rôle déterminant. Être photographe professionnel, ce n’est pas uniquement maîtriser l’appareil photo : c’est aussi être entrepreneur, promoteur de ses services et vendeur de son image de marque. La relation humaine et la personnalité du photographe deviennent alors des éléments aussi importants que la photographie elle-même.
5. Quelle connaissance ou maîtrise technique jugez-vous essentielle pour exercer ce métier ?
La maîtrise de la lumière (naturelle et artificielle), de la composition et du post-traitement est fondamentale. Une formation académique constitue un excellent tremplin, car elle offre une base structurée et solide. Toutefois, de mon côté, j’ai développé mes compétences principalement de façon autodidacte, en apprenant sur le terrain. Les essais, les erreurs et les expériences concrètes m’ont permis d’acquérir une compréhension pratique que je considère comme ma meilleure école. La technique est importante, mais l’expérience et la créativité demeurent tout aussi essentielles.
6. Protégez-vous vos droits d’auteur ? Si oui, comment ?
La protection des droits d’auteur est un enjeu constant dans la pratique photographique contemporaine, particulièrement avec la diffusion massive sur Internet et les réseaux sociaux. Malgré mes efforts pour signer mes images ou utiliser des filigranes, il arrive que mes photos soient recadrées, volées ou partagées sans mon consentement. Dans ces cas, je contacte les personnes concernées afin de rappeler la législation en matière de propriété intellectuelle, mais les réponses sont variables et parfois inexistantes. Une mesure que j’applique systématiquement est de ne jamais remettre mes photos finales tant que le paiement n’a pas été effectué. Je privilégie également des plateformes sécurisées qui permettent d’ajouter un filigrane visible. Bien que je n’aille pas jusqu’à des poursuites légales, je garde une mémoire attentive des situations où mon travail n’a pas été respecté, car la reconnaissance des droits d’auteur demeure un aspect fondamental de notre profession.




